53

Le médecin descendit les marches qui desservaient le clocher de l’église où Hriscek était enfermé dans un réduit du premier étage, sous la surveillance d’Adam Baker.

— Il doit être transféré à l’hôpital sans plus tarder, dit-il en s’adressant à Frewin dont on venait de bander la main droite. Je pense qu’il a au moins deux fractures de la mâchoire, la pointe de l’os zygomatique brisée, et j’ai compté cinq dents déchaussées en plus des trois qui se sont cassées sous le choc. Ce type n’est pas en bon état.

— Sa vie est menacée ? demanda Frewin.

— Non, mais il a besoin de soins. Frewin hocha la tête.

— Merci docteur, je vais faire ce qu’il faut.

— Franchement, vous avez dû vous acharner pour le démonter de cette manière !

Ann resta silencieuse. Elle l’avait vu porter un coup. Un seul et unique coup. Avec la haine de celui qui frappe pour tuer. Matters raccompagna le médecin jusqu’à la porte.

— Vous êtes sûre de ne pas vouloir être examinée ? demanda Frewin à Ann.

— Non, pas la peine. Je n’ai que quelques ecchymoses.

Ses joues étaient encore tuméfiées, écarlates. Elle avait pris soin de désinfecter et de panser elle-même sa morsure au mollet.

Le lieutenant n’était pas à l’aise. Avait-elle été violée avant qu’il n’arrive ? Il n’osait poser la question et savait que quoi qu’elle ait subi, au regard de ce qu’il avait vu, les blessures les pires étaient à l’intérieur.

— Une chance que Donovan vous ait entendue crier, confia-t-il. Nous venions pour le boucler après que Katarina Weiss nous avait informés de ses conclusions. Et un des types, je crois qu’il s’appelle Risbi, nous a dit qu’il venait d’apercevoir Hriscek qui partait vers la forêt.

Ann acquiesça et changea de sujet aussi vite :

— Vous le ferez surveiller à l’hôpital ?

— Soyez rassurée, il ne pourra pas faire un geste sans que nous soyons sur son dos. Mais maintenant que le doc m’a confirmé que sa vie n’était pas en danger, on va le laisser mariner ici avec son mal de crâne. Comme ça il sera parfaitement mûr pour répondre à nos questions demain matin.

Ann hocha la tête. Après tout, Hriscek avait bien mérité de souffrir quelques heures dans son placard. À cet instant elle n’éprouvait aucune compassion pour son agresseur.

Il y eut un moment de flottement.

Frewin la regardait. Fixement.

Il parla le premier :

— On l’a eu. C’est fini.

Elle se fendit d’un sourire douloureux. La partie gauche de son visage était entièrement tuméfiée et une tache rouge marquait la tempe opposée.

— Je pense qu’il serait bon de vous changer les idées, proposa-t-il. Que diriez-vous de venir avec nous, partager un vrai dîner ?

— Nous ?

Frewin se tourna vers les hommes présents : Matters, Conrad et Monroe.

— Oui, nous tous. Exception faite de Baker qui fait du baby-sitting ce soir.

Ann allait refuser. Elle ne voulait pas d’un dîner avec « nous », rien qu’un repas paisible avec Frewin et personne d’autre. Pourtant elle se ravisa. Trop d’émotions dans la journée pour rester seule dans cette église lugubre.

— Il est sous bonne garde ? s’inquiéta-t-elle.

— Il est ligoté, dans un placard du premier étage du clocher dont la seule issue est une porte en chêne fermée de l’extérieur par un verrou sérieux. Baker est assis à côté, armé jusqu’aux dents, et un garde de la PM fait le planton devant l’entrée principale pendant qu’un autre veille à la porte de la sacristie, un œil sur la trappe de la crypte où dorment une quinzaine de prisonniers sages comme des enfants la veille de Noël. Le tout au milieu d’un village rempli de soldats. Sans parler de ses blessures qui doivent l’assommer de douleur. Donc : oui, il est sous bonne garde.

Ann fit la moue.

— Bien. Je vous accompagne.

Ils dînèrent dans la grande salle du restaurant du village, dont une partie était occupée par les services des transmissions. Ainsi rassemblés dans un box enfumé où flottait le parfum du veau et des pommes de terre, ils discutaient en riant, l’immense Larsson en tête pour fêter leur triomphe. Seul Frewin partageait la retenue d’Ann. On avait ouvert des bouteilles de vin pour l’occasion, Monroe, Donovan et Conrad étaient déjà passablement ivres, tandis que Matters s’efforçait de garder sa dignité, un peu à l’écart des conversations, comme toujours.

Frewin s’était installé en bout de table, à côté de la jeune femme. Le vin les avait réchauffés et faisait tomber les dernières barrières d’anxiété qui les retenaient depuis presque deux semaines. Son agression de l’après-midi planait dans l’esprit d’Ann comme un fantôme. Mais curieusement l’effet traumatique n’était pas proportionnel à ce qu’elle avait vécu. Sa vie passée l’avait confrontée à pire et tout cela venait confirmer sa théorie. L’être humain pouvait s’habituer à tout. Le pire demeurait dans la chair comme dans l’âme, non plus comme un souvenir, avec le temps, mais comme une réelle altération de la personnalité. Elle avait été à deux doigts de se faire violer, on l’avait battue, et Ann n’en était pas plus affectée que cela.

Aussi parce que cette ordure a morflé. Parce qu’il a été stoppé dans son élan et qu’il est maintenant hors d’état de nuire !

Mais Ann savait que c’était avant tout son expérience, son existence, qui l’avait façonnée ainsi. Son père – cette ordure – avait fait son éducation. Lui inculquant, sans le vouloir, une capacité d’encaissement supérieure à la normale.

Elle tendit l’oreille vers les conversations. Curieusement, personne n’avait parlé de Hriscek. On exorcisait ses crimes en l’ignorant le soir de son arrestation. Ann but une gorgée de vin. Frewin observait ses hommes avec l’attitude d’un père pour sa progéniture.

— Vous avez tous fait du bon travail, confia-t-elle. Surpris, Frewin la contempla un instant avec de répondre.

— Nous avons fait du bon travail.

— Je voulais vous dire, il y a une boîte en métal sous son lit, avec...

— Je sais, Matters l’a trouvée. Hriscek est fichu, même ses compagnons de la 3e section vont le balancer maintenant, avec tout ce qu’on a contre lui. C’est la cour martiale et le peloton d’exécution à l’arrivée.

Ann soupira.

— La loi du talion, n’est-ce pas ?

Frewin l’arrêta en levant la paume vers elle.

— La suite n’est plus de notre ressort.

— Un peu facile. Il sera abattu et nous en porterons une part de responsabilité, qu’on l’admette ou non. C’est ça, faire partie d’un système : diluer les responsabilités à l’extrême. Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de coupable de rien. Finalement, les seuls vrais coupables de quelque chose, ce sont les criminels, ceux qui transgressent les lois. Pratique.

— Pratique pour quoi ?

— Pour taire les embrasements, pour dissoudre les colères, pour qu’on ne pointe jamais du doigt une personne qui cristalliserait les frustrations. On dilue les responsabilités pour détruire les révoltes, et nos colères individuelles ne seront jamais que de l’amertume collective, pas un soulèvement. Le pouvoir a fait des progrès depuis les révolutions.

Frewin s’amusa de cette tirade séditieuse.

— Un esprit dissident flotterait-il derrière ce visage de porcelaine ?

— J’ai grandi au milieu d’insurgés contre tout, alors oui, probablement. Il y a des choses que la famille vous transmet.

— Un père aux rêves utopiques qui a déteint sur sa fille ?

Ann plongea vers son verre de vin. Un père idéaliste en politique. Un sac à merde ! Un quêteur de liberté. Qui ne fera plus jamais de mal à personne !

Frewin perçut un malaise et se resservit en gardant le silence. Plongés dans une conversation plus légère, Conrad se mit à rire à gorge déployée, imité par Larsson et Monroe. Donovan et Matters se tournèrent pour profiter de l’humour de leurs compagnons.

— Je suppose que maintenant vous allez retourner auprès du major Callon ? avança Frewin en guettant Ann.

Elle sortit brusquement de ses songes. Quelque chose la mettait en état d’alerte dans son environnement, bien qu’elle ne parvînt pas à identifier quoi.

— Hum... Justement, j’aurais..., balbutia-t-elle en cherchant ce qui n’allait pas. J’aurais souhaité rester encore un peu.

— Ann, je ne peux pas faire durer cette affectation éternellement, maintenant que le coupable est démasqué, je...

Cette fois le sentiment d’inquiétude la quitta tandis qu’elle se concentrait pleinement sur la gravité de ce que Frewin lui disait. Elle posa sa main sur la sienne, discrètement.

— S’il vous plaît. Je n’ai pas participé à tout cela pour rien.

— Pour rien ? Mais nous avons arrêté ce type ! Et vous n’y êtes pas étrangère, vos...

— Ce que je veux dire c’est que je serai présente lors des interrogatoires. Je veux pouvoir y participer. Et... poser des questions.

Frewin reprit sa main et se cala dans le fond de la banquette.

— Pourquoi ? Allez-vous me dire enfin pourquoi vous faites tout cela ?

Le regard d’Ann voletait de visage en visage dans la pièce, ses yeux avaient la douceur et la fragilité d’un papillon ne sachant où se poser. Il revint frôler de ses ailes les prunelles noisette de Frewin. Cette tache noire qu’il avait dans l’iris. Les lèvres de la jeune femme tremblèrent et elle se pencha pour lui chuchoter contre la joue :

— Faites-moi l’amour ce soir et je vous le dirai.

Était-ce une bonne idée après ce qu’elle venait de vivre ? C’est ma réponse, ma force. Puiser dans la tendresse charnelle l’énergie indispensable pour me reconstruire comme j’ai toujours su le faire... Menteuse ! Tu sais que c’est plus pervers que ça. Ann esquiva les doutes et préféra s’avouer aussitôt que c’était pour ne pas être seule cette nuit. Sentir la vie contre elle. La présence de l’autre dissipait ses propres errances.

Lorsqu’elle se redressa elle le vit impassible, engoncé dans sa carrure et son assurance. Tout ça n’est qu’une façade, Craig. Je t’ai déjà aperçu derrière. Je sais que tu n’es pas ce mur infranchissable que nous voyons. Comme il ne réagissait pas elle sut qu’elle l’avait ébranlé.

— Ce soir ou jamais, ajouta-t-elle tout bas.

Son impression que quelque chose n’allait pas la reprit. Cette fois elle sut ce que c’était.

Un son répétitif dans l’atmosphère sonore. Au travers des rires et des exclamations de la table, par-delà l’agitation des services de transmissions, à l’avant du restaurant, une rumeur se propageait.

Dans la rue.

Les battements d’un cœur en fer. Haut perché dans les cieux. La cloche sonnait.

Sans discontinuer depuis une minute. Elle appelait à l’aide.

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